
Quatrième de couverture :
"Je voulais dire à mon grand-père que je l'aimais, mais je n'y suis pas parvenu. j'ai si souvent été en retard sur les mots que j'aurais voulu dire. je ne pourrai jamais faire marche arrière vers cette tendresse. Sauf peut-être avec l'écrit, maintenant. je peux le lui dire, là."
David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur la vieillesse et les maisons de retraite, la difficulté de comprendre ses parents, l'amour conjugal, le désir de créer et la beauté du hasard, au fil d'une histoire simple racontée avec délicatesse, humour, et un art maîtrisé des formules singulières ou poétiques.
Avant-propos :
C’est à l’occasion « Des Matchs de la Rentrée Littéraire »
un concours organisé par PriceMinister, qu’il m’a été donné de pouvoir lire ce
roman, en échange d’une chronique sur mon blog. Je remercie au passage, Rémi
Gonseau, les éditions Gallimard nrf, ainsi que ma marraine Gabyelle.
Je n’ai malheureusement pas eu la chance de pouvoir
rendre mon billet à la date convenue, l’ayant obtenu le jour même de la clôture
des avis. Un égarement chez les postiers…
Mais l’erreur est réparée, et après seulement 4 jours de
retard je peux maintenant poser des mots sur ma lecture…
Les voici donc.
Mon avis :
Il n’y a pas un mois, je lisais « la délicatesse »,
j’avais été envouté par son histoire, son texte, cette façon touchante de
raconter le quotidien d’une personne, et j’avoue avoir eu quelques craintes au
commencement de ce roman.
Allais-je de nouveau ressentir cet engouement pour cet
auteur ?
Serai-je encore, une fois, captive de ses mots ?
Tout commence par la mort d’un grand-père, et déjà je perçois
les premières similitudes à ma propre vie. Un homme que l’on admirait pendant notre
enfance, et qui part soudainement, tragiquement et bêtement.
On se raccroche à des souvenirs heureux, simples, comme
une après-midi au spectacle de Guignol… On repense à ces moments avec émotions,
avec bienveillance et la douleur s’estompe…
On prend des décisions, parfois trop rapidement. Comme,
placer sa mère dans une maison de retraite. Parce qu’elle est seule désormais, parce
qu’on a peur qu’elle ne se blesse, histoire de contrôler encore un peu le temps
qui s’écoule.
Je me suis rappelée mes propres doutes face à certaines
décisions.
La vie en maison de retraite est décrite de façon
dramatique, mais tellement vrai. La dernière demeure, celle dont on ne revient
pas… Celle qui nous rend mal à l’aise lorsque l’on y pénètre, réalisant qu’un
jour, se serait sans doute notre tour.
J’ai eu l’envie de secouer plusieurs fois ce manque de
respect, cette inefficacité dénoncée, cette lente agonie que subit ses hommes
et femmes, cette grand-mère qui n’a pas eu le choix.
David Foenkinos, à travers son personnage principal nous
place dans ce contexte d’un réalisme saisissant. Je me suis retrouvée devant
cette dame, perdue dans cette chambre, isolée par ses fils. J’ai ressentie ce
remords, ce besoin de justifier sa place en lui montrant tout autre chose.
J’ai beaucoup aimé cet instant de distraction, à la
contemplation d’un tableau de vache disgracieux, et la visite à son auteur.
J’aurais pu me lasser de cette première partie, mais
voilà… un élément survient qui change toute cette monotonie. Un moment soudain
et inattendu qui nous embarque totalement dans cette histoire… et à partir de
là, je n’ai plus lâché ses péripéties…
Passages préférés :
Tout au long du roman, nous pouvons lire les souvenirs
des personnes croisées en chemin.
L’un d’eux m’a particulièrement émue.
J’ai beaucoup aimé le souvenir de Sonia Senerson. Une
danseuse classique qui suite à la guerre n’entendit plus jamais parler de son
mari jusqu’à ce jour où elle le retrouva assis à la table d’une cuisine, chez
une dame. Blessé de guerre, il était
devenu aveugle. Ne supportant pas de ne plus pouvoir observer le visage de sa
femme et sa fille, il avait décidé de s’exclure de leur vie.
J’ai trouvé cela touchant.
Un autre passage ma profondément bouleversée… La
grand-mère de notre narrateur se souvient de son père, mort dans un lit d’hôpital
pendant la guerre… elle raconte qu’un
autre homme était alité à côté de lui. Un garçon qui venta les mérites de son
père et sa bravoure, l’homme allait devenir son époux et cela m’a fait sourire.
Car ce souvenir m’est étrangement familier… et pour cela
il me faut vous racontez une histoire de famille.
Ma propre grand-mère allait rendre visite à son frère,
dans une chambre d’hôpital. Il avait été blessé pendant la guerre. Son
compagnon de chambré allait devenir mon propre grand-père. D’où mon étonnement à
cette étrange similitude…
Et puis… il y a cette boite rouge…
Pour finir...
Une histoire simple et belle. C’est un livre qui nous fait
du bien, qui ne nous laisse pas insensible.
J’ai aimé pouvoir partager ces instants d’une vie ;
ces personnages attachants ; ces moments intimistes.
Je me suis prise d’une soudaine envie de retournée à mes
racines, chercher des amis oubliés, appeler ma grand-mère. Je me suis
rappelée de certains souvenirs, enfouies dans mon passé. Du chemin
parcourus et de celui à venir…
Livre lu à l'occasion du match organisé par Priceminister.
Très bel article Julie^^.
RépondreSupprimerCe livre m'intéresse, surtout que j'ai fait un stage en EHPAD l'année dernière, alors les conditions en maison de retraites me parleront certainement!
Et je veux aussi voir si la plume de l'auteur aura le même impact que pour la délicatesse :P
Et un de plus dans la wish, merci :)
Vu que tu as aimé la délicatesse, c'est pratiquement sur que tu aimeras (et comme on a les mêmes goûts...)
RépondreSupprimerMon travail est également en lien avec ce genre de milieu, alors ça touche énormément. on ne peut s'empêcher d'y voir des similitudes... (enfin, j'ai fais quelques stages en gériatrie, alors je connais). heureusement pour moi, les Maisons d'accueils spécialisées pour handicapées mentaux sont beaucoup plus humaines...sinon, je n'aurais jamais fait ce métier ;)
Encore un très bel article plein de délicatesse. C'est vraiment un plaisir de lire tes chroniques.
RépondreSupprimermerci beaucoup Gabyelle :)
RépondreSupprimerJ'ai trouvé ce roman magnifique moi aussi. Des mots simples, des situations de tous les jours et la beauté des choses.
RépondreSupprimerMoi aussi je me suis retrouvée dans certaines situations. Dès le début, j'en ai eu la gorge nouée. Superbe.
oui du grand Foenkinos
RépondreSupprimerJe l'ai terminé hier soir, et j'ai beaucoup aimé ce qui n'est pas étonnant ! ^^
RépondreSupprimerJe l'ai trouvé très doux, très réaliste par rapport à la vision des personnes âgées, de la maladresse des enfants.
c'est vrai qu'il est très doux ce livre. et puis on a un sourire tendre qui reste accrocher aux lèvres pendant toute notre lecture
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