samedi 10 mars 2012

Ni d'Ève ni d'Adam

D'Amélie Nothomb :

Quatrième de couverture :

Stupeur et tremblements pourrait donner l'impression qu'au Japon, à l'âge adulte, j'ai seulement été la plus désastreuse des employés. Ni d’Ève ni d'Adam révélera qu'à la même époque et dans le même lieu, j'ai aussi été la fiancée d'un Tokyoïte très singulier.

Mon avis :

Quelques mois après ma première expérience d’un roman d’Amélie Nothomb, je rétiaire et confirme mon plaisir à la lire.
Certes, ce n’est pas l’un de ses romans biscornus qui me donneraient sans doute mal à la tête, mais bien la suite logique de Métaphysique des tubes, 16 ans après…

Amélie à 21 ans, et revient pour la toute première  fois au Japon. Après de longues années sans voir ce pays merveilleux, ses souvenirs sont nostalgiques et la langue qu’elle parlait couramment est perdue dans les méandres de sa mémoire.

Décidé à réapprendre, Amélie décide de donner des cours de français. Rien de tel que des échanges oraux pour parfaire une langue étrangère.
Son seul et unique étudiant se présente sous le nom de Rinri, un japonais de 21 ans, maigre et droit comme un i, conduisant une Mercedes blanche, et vivant dans une famille aisée, aux aïeules excentriques.

Les débuts sont d’abord froids,
Le décalage entre elle et lui est d’ailleurs important. Quand Amélie respire la joie et l'allégresse, Rinri, lui, me semble déjà vieux comme ses ancêtres. Un personnage qui ne laisse pas ses émotions apparaitre, qui s’empêche de rire aux éclats, discret et soucieux du respect.
On sent, très souvent, les barrières et les cultures différentes qu’il y a entre eux, et cela nous donne un aperçu assez important de la vie d’une tokyoïte dans les années 90. Pas que cela est grandement changé en 2012…

Ils tombent amoureux, l'un plus que l'autre, et s'enchaine une vie à deux... des moments partagés dans un appartement les soudes ; la présentation à la famille du jeune homme, la déroute un peu ; la rencontre avec les amis est totalement déconcertante ; et les incompréhensions de la langues donnent parfois des quiproquos.
Sur cette base d'amour naissant, aux nombreuses barrières, les déambulations d'Amélie sont ressenties comme des moments de liberté. Les balades dans les montagnes, la fraicheur de son rire, les repas typiques qui lui rappelle des souvenirs...
On aimerait la pousser à retourner sur les traces de son passé. On souhaiterait pouvoir de nouveau rencontrer cette nourrice si attendrissante.

L'un des moments amusant de ce livre, et sans doute cette façon qu'ont les japonais d'avoir des kits pour pratiquement tout.
L'une d'elle se trouve être une valise, contenant un nécessaire à fondue. les articles sont amusant, l'appareil à fondue de la dernière technologie, mais le goût en lui même du fromage ressemble plus à du plastique qu'à autre chose.
Je me suis amusée à mastiquer cette texture insipide, avec Amélie, tout en essayant de m'empêcher de rire. et ce qui rend le moment désopilant, c'est le parfait sérieux de Rinri, qui pense lui faire plaisir.

j'ai également été très touchée par le levé de soleil sur le mont Fuji. L'émotion que dégage  cette scène, m'a faite avoir la chaire de poule et les larmes aux yeux.
Je m'imaginais moi aussi, caressée par les premiers rayons du soleil, avec tous ces japonais autour de moi, criant Benzai,  en levant les bras. 

Une communion entre elle et moi, s'est instaurée aux fils des pages. Quel plaisir que de la lire ! J'en suis sortie pleinement satisfaite.
Elle nous livre un peu de sa vie, et nous la rend attachante. C'est encore une très belle surprise, et je pense continuer ma route avec elle...

2 commentaires:

  1. Je n'ai pas encore eu l'occasion de découvrir ce titre de l'auteur mais bon je pense que ce ne devrait plus trop tarder :)

    RépondreSupprimer