De Roald Dahl
Quatrième de couverture :
Sophie ne rêve pas, cette nuit-là, quand elle aperçoit de la fenêtre de
l'orphelinat une silhouette immense vêtue d'une longue cape et munie d'une
curieuse trompette. Une main énorme s'approche et saisit la petite fille
terrifiée pour l'emmener au pays des géants. Mais heureusement, Sophie est
tombée entre les mains d'un géant peu ordinaire : le Bon Gros Géant, qui se
nourrit de légumes et souffle des rêves dans les chambres des enfants...
Mon avis :
Imaginez, alors que vous ne
trouvez pas le sommeil, vous retrouvez face à un géant aux coutumes bien
étranges, et enlevés par ce même géant dans sa grosse main poilue.
N’auriez-vous pas un peu peur,
ne seriez-vous pas terrorisée de savoir que vous servirez sans doute de repas
dans les prochaines heures ?
C’est ce que ressent Sophie,
alors qu’elle est transportée sans ménage vers une destination inconnu. Les
géants existent et ceux sont des dévoreurs d’homme de terre. Apeurée, par son
prochain sors, Sophie se retrouve dans la grotte de l’homme démesurément grand
et alors qu’elle sent sa fin proche, la voilà qui se retrouve à discuter aimablement
avec celui-ci.
N’êtes-vous pas intrigués à
votre tour ?
Roald Dahl m’a appâté. C’est l’un
de mes auteurs (pour enfant) préféré. L’un de ses livres est d’ailleurs ma
bible personnelle : Charlie et la
Chocolaterie, et c’est avec plaisir que je retrouve ce style qui ne trompe
pas, celui d’un homme qui écrit avec un plaisir évidant, celui d’une personne
qui croit encore au rêve.
On pourrait facilement croire
en cette histoire. Des géants mangeurs d’homme qui se disputent tous le temps, injurieux,
et qui « crépitent » à tout bout de champs. Et au milieu de ces monstrueux
pestillantieux (j’essaye de me mettre à la page du langage « géant »),
nous avons le BGG, le Bon Gros Géant.
Comparé à eux, il est bien
plus chétif, et sa petite taille lui joue des tours. Il est raillé, asticoté à
la manière des géants, et reclus dans sa caverne.

J’ai beaucoup rit en lisant certaines
de ses phrases. Le BGG n’est pas allé à l’école et le répète assez souvent
comme excuse. Je me suis même dit que Roald Dahl, pour faire naitre un
engouement scolaire à ses bambins, a essayé, de manière ingénue, d’apporter une
note d’éducation dans ce texte. Si tu
étudies, tu t’exprimeras correctement, à fortiori, si tu n’étudies pas, du
parlera comme le Bon Gros Géant…
Le BGG, donc, utilise un
langage qui n’appartient qu’à lui, et invente des mots, ou en remplace d’autres
à certains moment… (D’où le pestillantieux inventé dans cette chronique).
J’ai vraiment apprécié cette
lecture, qui m’a faite retomber en enfance. Ça fait du bien ; c’est
agréable. J’aurais aimé, de nouveau, avoir 9 ans, pour me plonger dans cette
lecture avec des yeux d’enfants…
Un passage que j’apprécie :
« N’oublie pas, l’interrompit le BGG qu’il y a des hommes de terre
qui disparaissent tout le temps et
partout, même sans que les géants les avalent. Les hommes de terre s’entre-tuent
beaucoup plus vite que les géants ne les dévorent.
-Mais les gens ne se mangent pas les uns les autres, fit observer Sophie.
-Les géants non plus ne se mangent pas entre eux, répliqua le BGG, et
en plus, les géants ne se tuent pas les uns les autres. Les géants ne sont pas
très agréables à fréquenter, mais ils ne s’entre-tuent pas. De même, les
croque-l’Odile ne tuent pas d’autres croque-l’Odile. Et les chats ne tuent pas
d’autres chats.
-Ils tuent des souris, fit remarquer Sophie.
- Oui, mais ils ne tuent pas leurs congénères, l’homme de terre est le
seul être qui tue son semblable. »
Le bon gros géant, de
Roald Dahl, page 89/90
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