De Marie-Aude Murail :
Quatrième de couverture :
Émilien déteste les mioches qui pleurnichent.
Il s'est juré de ne jamais devenir père. Un père, d'ailleurs, il ne sait pas ce que c'est. A quatorze ans, il vit seul avec sa mère depuis toujours. Alors, pourquoi jouer les baby-sitters ? Par appât du gain, bien sûr. A 15 euros de l'heure, il pourra bientôt se payer le PC de ses rêves... Mais voilà, à force de mentir en se faisant passer pour un as du baby-sitting et de potasser "Comprendre et aimer son enfant", Émilien se prend au jeu.
Et il s'intéresse si bien au petit Anthony, six mois, le bébé qui ne sourit jamais, qu'il finit par s'y attacher. Hélas, c'est au moment où il prend vraiment goût à la garde d'enfants que sa mère l'empêche de continuer. Etudes obligent. Émilien trouve un compromis : donner des cours de français à une dyslexique. Lui qui cherchait à parfaire sa connaissance du coeur humain, il va être servi...
Mon avis :
Cela faisait un petit moment
que je n’avais pas lu un livre de cet auteur coup de cœur. Je parle d’auteur
coup de cœur, car chaque lecture fait mouche. Je suis embarquée, emballée,
touchée par ces héros communs, ses histoires quotidiennes, ou ses sujets
douloureux…
MAM m’inspire une réalité si
voisine à la mienne que je ne peux qu’être proche de ses personnages. Et c’est
encore une fois le cas avec Émilien Jeune adolescent de 15 ans, qui rêve d’un
magnétoscope. Seul obstacle à son achat : le manque d’argent. Rien d’impossible, Émilien n’a qu’une chose à faire… Du
baby-sitting.
J’avais un peu près le même
âge que lui lorsque je me suis occupée de la garde de quelques enfants. Et tout
en lisant cette histoire, je me suis souvenue de ma propre expérience, l’angoisse
des premiers pleurs d’un bébé, la panique du refus perpétuel, du NON si
attrayant pour un enfant.
La responsabilité si
imposante, alors qu’on sort tout juste de l’enfance. Mais aussi les bons côtés,
l’argent, si important, la satisfaction de pouvoir s’occuper d’un enfant, le
plaisir de le voir s’endormir, la confiance que l’on reçoit des parents, la
part d’adulte qui se révèle en nous…
Émilien ressent tout ça, et
même plus. Mais alors qu’il pensait juste à un passe-temps lucratif, Le jeune
homme devient curieux et se construit une réputation de bon baby-sitter. Émilien ne fait pas que du gardiennage, il cherche des réponses face aux
différents comportements de ses jeunes clients, il peaufine des théories d’éducation,
se voit bien pédiatre un jour, et construit des relations privilégiées aux
seins des familles.
Baby-sitter blues, n’est pas
qu’une histoire de garde d’enfants, Émilien n’est pas qu’un ado qui a pour
objectif de s’offrir un magnétoscope. Non. L’un des sujets principal, relaté
dans ce livre, est l’absence d’un père dans la vie d’un enfant. Par l’intermédiaire
d’un personnage inventé de toute pièce, Émilien déverse sa peine, retrace son
parcours sans ce père, nous touche et nous bouleverse. J’ai versé ma petite
larme, comme toujours quand je lis du Murail.
Il y a une suite, je la lirais
avec plaisir.
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