De Yoko Ogawa :
Quatrième de couverture :
Une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme
d'une soixantaine d'années dont la carrière a été brutalement interrompue par
un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à
quatre-vingts minutes. Chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit
de nouveau se présenter - le professeur oublie son existence d'un jour à
l'autre - mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention
qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix
ans. Commence alors entre eux une magnifique relation. Le petit garçon et sa
mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le
base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre
le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du
professeur... Un subtil roman sur l'héritage et la filiation, une histoire à
travers laquelle trois générations se retrouvent sous le signe d'une mémoire
égarée, fugitive, à jamais offerte...
Mon avis :
Apprécié de beaucoup, cet
auteur m’était totalement méconnu. Pourtant, mon amour pour les écrits japonais
aurait dû me la rendre indispensable. L’erreur est réparée…
Parlons couverture :
Même si le nom de l’écrivaine,
ou le titre, ne m’avait pas incité à en savoir d’avantage, la photo, elle,
était attractive. Je l’ai tout de suite aimé, et alors que j’avais le choix entre
toutes les œuvres d’Ogawa, celle-ci était la plus plaisante à regarder. Le
résumé ne fit que me convaincre un peu plus de le prendre…
Parlons contenu :
C’est l’histoire d’un trio, diamétralement
opposé. Une femme, son fils et un professeur. Cette équation atypique pourrait paraitre
étrange, mais après avoir lu ce roman, elle n’est qu’évidence.
Le narrateur de l’histoire n’est
autre que l’aide-ménagère. Nous nous immisçons dans sa vie, dans ses déboires,
dans ses tâches quotidiennes, dans la confrontation de ses obligations de femme
et mère célibataire.
Introduite chez un nouvel usager, la trentenaire va
faire la rencontre d’un bien étrange personnage. L’homme, dont elle a la
charge, est assez âgé, renfermé, et arbore une veste ou est épinglé plusieurs
dizaines de bout de papier. Sur l’un est écrit : Ma mémoire ne dure que 80 minutes…
Le professeur, un éminent
mathématicien, ne vit que par les chiffres. Un lien qui le rattache à la vie,
un mur qui le protège, et le libère de cette prison qu’est sa mémoire. Son savoir
et son amour des nombres premiers lui permette de créer un échange avec son
entourage. Incapable de comprendre qui ils sont, il se barricade derrière des
questions qui font appel au nombre : La date d’anniversaire, l’âge de la
personne en face de lui, la pointure de ces chaussures…
C’est un homme attachant. Et
lorsque le fils de son aide-ménagère vient lui rendre visite, il se transforme,
s’épanouit, et redevient professeur de mathématique passionné et attentionné.
La tendresse retranscrite dans
ce roman est touchante. J’ai été bercé par cet univers poétique et dramatique.
Cette histoire n’est pas singulière, les personnages sont bouleversant et si
encré dans notre réalité qu’ils ne peuvent que nous émouvoir. Je me suis identifiée
très aisément à leurs péripéties, j’ai accompagné leur quotidien avec plaisir,
je me suis surprise à chercher les solutions de problème de mathématique donné
par le professeur et je me suis enrichit de son savoir.
Les explications qu’il donne
sur le résultat de ses équations auraient pu être redondantes et assommantes,
mais il n’en est rien. La légèreté du texte et la clarté du talent d’Ogawa nous
le rendre très abordable. Quel plaisir !
Un roman qui m’a ému, qui me
poursuivra et que je recommande.
Contente que tu aies apprécié! :D
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