De Ghislaine Bizot :
Quatrième de couverture :
Marie et Carole, deux amies d'enfance originaires de Lille, se trouvent séparées quand Carole part vivre avec son mari Fabrice dans un petit village retiré de l'arrière-pays niçois. Elles décident alors de s'écrire, mais au cours de ces échanges, la Carole que Marie connaissait si bien semble peu à peu s'effacer... Que lui arrive-t-il et quel secret cherche-t-elle à cacher derrière ces mots si minutieusement pesés ?
Parlons de l'auteur :
Parfois je pense que, comme les chats de légende, nous avons plusieurs vies...
Celle que j'habite aujourd'hui me convient parfaitement.
Dans une de mes vies, j'étais enseignante en maternelle et formatrice à l'IUFM de Colmar, ce qui me permettait de faire le grand écart entre les petits et les adultes.
J'ai troqué, il y a quelques années, ma vie d'enseignante contre une vie plus libre qui m'offre l'occasion d'assouvir deux de mes passions : le théâtre et l'écriture. Cette décision s'est accompagnée d'un retour dans la banlieue parisienne, ma région d'origine dans laquelle je me sens bien.
J'écris pour la jeunesse : du théâtre, des histoires, des chansons et des comptines mais j'écris également pour les adultes et j'ai beaucoup de projets... Alors, oui, j'espère avoir plusieurs vies...
Entre parenthèse :
Je remercie l’auteur, Ghislaine Bizot, ainsi que Les éditions Calepin, pour leurs confiances. Merci également, aux organisatrices de l’opération coups de cœur 2014, pour tout le travail apporté dans la distribution des ouvrages mises à notre disposions, ainsi que leur temps et leurs gentillesses à notre égard.
Mon avis :
Je viens d’achever ma lecture
de Mal dans la peau et je ne pourrais
pas dire qu’il m’a laissé indifférente. J’ai le sentiment qu’il ne sera pas
dernier dans le classement final pour le coup de cœur 2014. Pas qu’il soit mon
coup de cœur, mais il chamboule fortement…
Parlons couverture :
Elle est tout simplement
parfaite et retrace bien le thème principal de cette histoire. Autre petit
plus, le format poche du roman, très
agréable à manipuler.
Parlons contenu :
Il va mettre très difficile de
poser des mots sur ce que j’ai pu ressentir pendant ma lecture. Je vais donc
débuter de manière plus… concise en parlant de l’échange à proprement dit.
J’ai beaucoup aimé pouvoir
naviguer entre les différents personnages, connaitre leur émotions, leurs
réactions face à toutes les différentes situations que rencontre Carole. D’un
côté nous avions cette femme, jeune mariée, retranchée dans un village isolé,
auprès d’un mari aimant mais colérique. De l’autre, Marie, impuissante, qui ne
comprend pas le changement d’attitude et les contradictions de son amie.
Par le biais de correspondance
épistolaire, nous observons peu à peu les doutes et les craintes qui s’insinuent
en elles.
Carole rassure, donne des
excuses, nit les mots dévalorisants, les gestes colériques, le rabaissement
permanent. Pour se protéger, et se conforter, elle cache la vérité, et se
réfugie dans l’apparence. Une petite femme modèle, cuisinière, et épouse aimante.
Son Fabrice l’aime et elle l’aime, c’est
tout ce qui compte…
Marie s’interroge, ne comprend
pas le caractère passif et soumis de son amie. Elle, si combattante et
indépendante, est devenue bien trop docile à son goût. Mais comment connaitre
la vérité alors que l’on ne se voit plus ? Quelle est notre place dans
cette situation ? Qu’avons-nous le
droit de conseiller ? Marie se sent impuissante.
Ces confidences auraient pu
devenir lourdes, le sujet étant si dur. Mais Ghislaine Bizot nous donne un peu de repos grâce aux quelques
lettres, plus légères, échangées entre les parents de Carole et elle. Certes, tout
n’est que mensonge là encore, mais la douceur qui s’en dégage ainsi que leurs
amours réciproquent nous… soulage.
Venons-en, désormais, à mon ressenti propre
de cette lecture…
Je dois dire qu’il met très
difficile de prendre du recul sur cette histoire. J’arrive, souvent, à me
détacher de ces thèmes déchirants, en essayant de les rendre fictifs. Mais
parfois, la réalité de mon propre passé/présent ou avenir peut m’empêcher de me
détacher… (J’arrête tout de suite vos divagations, aucun traitement violent ne
m’a été infligée !).
Mais… Cette histoire,
étrangement, relate presque dans son intégralité, un passé pas si éloigné, d’une
personne qui m’est proche… D’où ma difficulté à ne pas m’enfoncer dans la peau
de Marie, incapable d’aider ou de soutenir réellement son amie. J’ai eu ces
mots, j’ai ressenti ce déchirement de ne pas pouvoir apporter ce déclic tant
salutaire, j’ai été l’observatrice invisible de cette souffrance et de ce
changement…
Comment rendre la vue à une
personne qui ne veut pas voir ?...
Dois-je parler de la dernière
lettre reçue peu après la réception du roman ? Je l’avoue, je l’ai crainte.
Arrivée à la fin de cette historie, j’ai hésité à l’ouvrir. C’est bête…
Mais je l’ai lu… Une belle
idée. Affaire à suivre donc…
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