De Mary Ann Shaffer & Annie Barows:
Quatrième de couverture :
Tandis
que Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale,
Juliet Ashton, jeune écrivain, compte ses admirateurs par milliers. Parmi eux,
un certain Dawsey, habitant de l’île de Guernesey, qui évoque au hasard de son
courrier l’existence d’un club de lecture au nom étrange :
« Le
cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates »… Passionnée par
le destin de cette île coupée du monde, Juliet entame une correspondance intime
avec les membres de cette communauté. Et découvre les moyens fantaisistes grâce
auxquels ces mails bibliophiles ont résisté à l’invasion et à la tragédie.
Jusqu’au jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey. Pour Juliet, la page d’un
nouveau roman vient de s’ouvrir, peut-être aussi celle d’une nouvelle vie…
Mon avis :
Il me fallait absolument écrire un
billet sur ce roman, avant que les premiers émois ne disparaissent.
J’ai longtemps hésité à le lire. Parce que
tous l’avaient aimé, parce qu’il parlait d’un sujet lourd et que je n’avais pas
forcement l’envie de plonger dans cette phase de notre histoire, parce que j’en
attendais beaucoup et que la déception aurait été trop grande si cela avait été
le contraire.
Le
cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates sera finalement
l’un de mes gros coups de cœur de cette année 2011.
Un petit bijou, à mettre entre toutes
les mains.
Quelle fraicheur ! Pas un instant
je n’ai voulu délaisser les aventures de ces habitants de Guernesey.
J’ai aimé l’originalité de son texte,
une correspondance entre plusieurs protagonistes, une idée sublime qui n’essouffle
en rien le roman, bien au contraire. Ses échanges stimulent notre imagination,
j’étais avide de connaitre les réponses de chacun, m’extasiant face à la
subtilité de l’auteur pour nous tenir en haleine, mais également pour réussir à
nous raconter par l’intermédiaire de ses lettres, l’histoire même de Juliet.
Quel génie !
Une surprise à chaque page ! Un rebondissement
constant qui m’empêchait, à deux heures du matin, de fermer le livre.
Je le disais, il est frais ! Mais
je ne peux oublier certains passages difficiles qui, en dehors des découvertes
de Juliet, nous rappelaient que l’île de Guernesey avait été occupée.
Narrés par les adhérents du cercle, plusieurs
scènes m’ont bouleversée. Il n’y a pas de
fioritures, dans ces témoignages, juste la dure réalité de moments douloureux,
d’action courageuses et folles aux lourdes conséquences. Je pense bien sûr à Elisabeth,
un personnage récurrent, qui fit preuve d’un courage exemplaire, comme beaucoup
pendant ses années de guerre.
Tous ne sont pas blancs comme neige, et
là encore, le passé nous rattrape. La délation se fait encore sentir, et l’auteur
nous le démontre par la présence de quelques lettres servant à dénoncer le cercle
littéraire comme étant un prétexte à pactiser avec l’ennemi.
J’ai trouvé juste d’inclure ces missives,
qui donnent au roman encore plus de véracité à l’ensemble. Après tout, nous
sommes en 1946, et la guerre vient à peine d’étouffer ses derniers
bombardements…
Seul point peut-être un peu difficile
dans cet ouvrage, le début de l’histoire. Car dans l’île de Guernesey, il y a
beaucoup d’habitant, et pas mal de lecteur en herbe. À travers des lettres,
adressées à Juliet, nous découvrons ces personnages atypiques qui ont tous une
anecdote à raconter. Et dans les premiers pages, c’est un peu difficile de ne pas
se mélanger entre Dawsey, Isola, Amelia, Mme Addison, Eben, Clovis,… ainsi
que l’entourage de Juliet, Sidney, Sophie, Susan, Mark,... Tout ce petit monde
me donnait un peu le tournis, et j’appréhendais ma non réactivité face à cette
dizaine de second rôle. Mais je suis opiniâtre,
et ma ténacité a finalement payé. Le temps s’est écoulée, et mon attachement,
au fils des pages s’est accentué, chaque personne évoluant dans l’histoire,
devenait réelle, j’apercevais leurs regards, leurs postures, j’entendais leurs
voix, je percevais leurs rires, leurs tristesses. Ils m’ont touchée, je les ai vus
vivre, survivre, et se reconstruire. J’ai aimé leurs récits, attristée à certains
moments par d’autre. J’ai versé ma larme, j’ai anticipé leur réaction, en les
traitants d’aveugle. Je me suis régalée à imaginer leurs visages, leur cercle
littéraire, et je me suis surprise à les envier de leurs amitiés.
Ces personnages sont si attachants…
Passage préféré :
Page 353 : Lettre de Juliet à Sidney, 11 août 1946
Alors qu’Isola doit présenter Orgueil et préjugés, au cercle
littéraire, ces notes sont mangés par son animal de compagnie. Pour ne pas
venir les mains vides, elle décide d’apporter les lettres d’un certain O.F.O’F.W.W
écrites à sa grand-mère, Mamie Phine.
J’aime l’impression qui se dégage de
cette scène, et l’histoire qui en découle. Je la trouve belle, et touchante…
mon amour pour les chats ne doit pas y être indifférent, mais je me tairais
ici, pour ne pas en dévoiler l’intrigue.
Un mot de plus… je crois que cette île m’a
prise dans ses filets…
Bonne lecture.
OOOOO ravie de découvrir ton avis, j'en suis actuellement à plus de la moitié et j'adooore !!!!!
RépondreSupprimerBises !
Heureuse de voir que ce livre t'a transporté autant que moi !!
RépondreSupprimerRien que de lire ta chronique, j'ai retrouvé avec plaisir tout les acteurs de ce merveilleux roman.
Bises
Mia : je suis contente qu'il te plaise également. je suis sur que la suite te plaira tout autant !
RépondreSupprimerGabyelle : il m'a carrément transporté, c'est bien le mot ! j'avais envie de les rejoindre sur leur île, d'ailleurs, je pense qu'un jour je foulerai son sol !
:)
Effectivement, terminé hier soir, il rejoint de ce pas mes coups de coeur !!!!
RépondreSupprimerBises !
Ca était un coup de coeur pour moi aussi ! :)
RépondreSupprimerC'est vrai qu'au début on ne sait plus qui est qui... Et puis quand on s'habitue aux personnages, l'histoire semble filer très simplement! J'ai passé un très très bon moment avec cette lecture également!
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